Judicael

Mandé ou l’engagement pour le bonheur d’enfants réfugiés

Il est l’un des animateurs les plus connus au camp de réfugiés de Mentao, à Djibo (Burkina Faso). Il s’appelle Mandé. Son engagement pour la cause des enfants l’a conduit à s’investir dans l’humanitaire en collaborant avec une ONG internationale. Mais bien avant, artiste en herbe, Mandé oeuvrait déjà à l’épanouissement des enfants à travers ses chansons.

Il est jeune, pas plus de la vingtaine. Son sourire lumineux est symbole d’un espoir pour tout le continent africain. Passionné de musique, Mandé est aussi animateur dans un camp de réfugiés à Mentao. Rien ne vaut le sourire d’un enfant pour ce talentueux artiste qui chaque jour organise des animations au profit des enfants réfugiés maliens. Sa seule préoccupation : leur redonner de la joie. Djimbé, guitare et chants retentissent dans  » l’Espace amis des enfants », un espace créé pour l’épanouissement des petits à travers différents jeux de sensibilisation. Mandé leur apprend, avec calme et douceur, à jouer à différents instruments de musique et à chanter. Il confie que : « Ce n’est pas si facile que ça, mais il faut savoir s’y prendre seulement », ajoute-t-il en connaisseur.

Cela fait maintenant un peu plus de deux ans que ce jeune homme travaille avec les enfants réfugiés de plusieurs ethnies (Arabes, Sonrai, Bella, Touareg). Et l’important c’est qu’aujourd’hui, tous ces enfants arrivent à s’amuser ensemble, ce qui n’était pas le cas au début. C’est donc un point de gagné pour Mandé  » celui aime amuser les enfants « . A leur contact il a même appris le tamachek, langue dans laquelle il fredonne quelques titres.

Outre ces deux activités principales, animation et musique, Mandé exerce un autre métier qui lui permet d’avoir quelques revenus dans les camps de réfugiés. Il fait de la sérigraphie. En situation d’urgence, les ONG qui œuvrent au profit des réfugiés ont souvent envie d’être visibles. Alors Mandé leur offre ses services, soit pour établir des logos sur des réalisations, soit pour faire de banderoles à l’occasion d’évènements sur les camps ou dans la ville de Djibo. « Juste un peu d’argent pour subvenir à mes petits besoins », répond-il modeste quand on lui demande combien il gagne dans cette affaire.

Son amour de la musique l’a même amené à installer un studio. Entre camp de réfugiés et studio de musique, Mandé essaie de contribuer à l’épanouissement des enfants tout en vivant sa passion : la musique.


Explosion à Ouagadougou: On a craint l’acte terroriste!

Une forte explosion  a eu lieu à Ouagadougou le 15 juilletaux environs dans la soirée aux environs de 18 heures. Une explosion a causé au moins 5 morts, plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels engendrant du même coupe diverses allégations sur son origine.

Photo/ Yemp Ouoba
L’explosion a soufflé des maisons sur un rayon de 100 mètres

La déflagration qui a eu lieu dans le quartier Larlé de Ouagadougou a donné lieu à de nombreuses thèses sur son origine. Dans une ville qui fait déjà face à une atmosphère sociopolitique un peu tendue, les gens se sont laissé aller dans leur imagination. Surtout que les enquêteurs avaient déclaré ne pas connaître l’origine exacte de l’explosion et n’écarter aucune piste dans leur enquête.

Alors dame rumeur, comme à son habitude, n’as pas attendu le début de l’enquête. L’explosion a eu lieu non du domicile d’un dissident du parti au pouvoir et membre du MPP, le Mouvement du peuple pour le progrès. Cela a suffi à certains de conclure qu’il pourrait s’agir d’un acte visant à éliminer le dignitaire coutumier. Conclusion hâtive. Les militants de son parti ont meme monté la garde devant sa cour.

L’autre piste qui a traversé l’esprit de plus d’un à Ouagadougou, c’est la piste terroriste. Avec la situation sous régionale et tout ce qui se passe comme acte terroriste, certains habitants de la capitale burkinabè ont cru que cette explosion était un attentat terroriste. L’on se demandait si des terroristes n’avaient décidé de frapper surtout que des rebelles maliens ont séjourné dans la capitale notamment dans le cadre du dialogue entre le gouvernement malien et les groupes rebelles du Nord.

Les thèses et hypothèses fusaient donc un peu partout jusqu’à ce que les enquêteurs écartent totalement ces deux pistes grâce à leurs premiers résultats. « Les informations recueillies au cours de l’enquête ont révélé l’existence d’un lieu de stockage de produits ou matières destinées à l’usage des carrières et mines et recherchés par les orpailleurs. Ces informations ont initialement permis d’émettre l’hypothèse d’une explosion accidentelle », a indiqué le Lieutenant Issa Paré chargé de l’enquête sur cette explosion.

L’interpellation du propriétaire a permis de préciser la nature des produits explosifs. Il s’agit de quinze (15) cartons de gomme (GOMA 2 ECO), cinq (5) rouleaux de fils électriques de couleur jaune : Riocord (detonating Cad 6 mg) et safety fuse, deux (2) cartons de charges explosives : Electric detonator et Plain detonator (chaque carton contenant environ 5000 têtes explosives). Je n’ai pas une grande connaissance en matériel explosif, mais ce doit être une quantité assez importante pour passer inaperçu. En plus l’achat, la détention, le stockage et l’utilisation des explosifs de toutes natures obéissent à des règles strictes et demandent une certaine technicité et des autorisations préalables. La question que je me pose c’est comment il a pu importer et stoker tout ce matériel sans être inquiété ?


Drôle façon de délivrer les fumeurs de la cigarette !

C’est connu, l’abus de la cigarette a nombreux inconvénients dans sur la santé des fumeurs. A ceux qui voudraient s’en débarasser, Sidi propose sa méthode. Je l’ai rencontré à Ouagadougou. Celui qui se définit comme un « tabacologue », revenait de Bobo Dioulasso la deuxième ville du Burkina.

Les fumeurs ont souvent du mal à arrêter
Les fumeurs ont souvent du mal à arrêter

Il a une méthode simple pour vous enlever l’envie de fumer. Si vous le souhaitez, bien sûr. Lui, c’est Sidi. Il dit avoir fait ses preuves à Tombouctou, au Mali. Je l’ai rencontré dans une station de radio à Ouagadougou alors qu’il revenait de Bobo Dioulasso. Et voici son procédé :

La méthode consiste tout simplement à écrire sur 7 cigarettes des mots prouvant que vous renoncer à fumer. Ensuite, les sept cigarettes sont fumées et jetées dans l’air. Une fois que vous finissez les sept cigarettes, l’envie de fumer est coupée avec votre volonté bien sûr.

Selon lui par ce simple procédé il arrive à faire dégager un peu de nicotine. La personne qui décide d’arrêter de fumer va cracher ou vomir beaucoup de nicotine. Quand elle va aller aux selles, là aussi la nicotine va « descendre », selon les termes du « tabacologue », comme lui-même se définit. Cette méthode ne semble pas académique mais pour ceux qui sont sceptiques, Sidi est catégorique : « La dépendance est finie dès l’instant où la personne crache ou vomi. Il n’y a aucun effet secondaire ». Seulement  la personne va beaucoup manger et beaucoup dormir.

Selon son promoteur, cette méthode a déjà permis à de nombreuses personnes de se séparer de la cigarette. Il avoue avoir facilité la déconnection de plus de 200 personnes à Bamako. «  J’ai les numéros de toutes ces personnes et il y a en qui m’appellent souvent. A Bobo j’ai été dans une banque où on peut attester de l’efficacité de cette méthode », assure-t-il.

D’abord environnementaliste, cet homme a viré vers la lutte contre le tabac. Il se dit motivé par la seule envie de contribuer à la lutte contre les effets néfastes de la cigarette. Mais pas pour de l’argent.


Rêve d’un retour à une vie normale; l’histoire de Khadija

Les enfants sont les plus vulnérables lorsque les guerres se déclenchent. Séparés des parents ou non, ils subissent les conséquences des conflits dont ils ne sont pas responsables. C’est le cas d’une fillette que j’ai rencontrée sur un site de réfugiés, à Mentao dans la région du Sahel burkinabè.

Photo PAM_ refugees_from_mali_find_hope_and_food_9
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De nombreux enfants vivent dans des conditions précaires dans les camps de réfugiés

 

Elle s’appelle Khadijda. Elle vient de Tombouctou, au Mali. Elle s’est retrouvée à Djibo, au Burkina Faso avec sa famille après le déclenchement de la guerre au Mali. Aujourd’hui, elle fréquente une école provisoire construite par une ONG au sein du camp de Mentao, à 15 km de la ville de Djibo. Cela fait déjà deux ans qu’elle habite ce site. Mais elle se souvient toujours des vicissitudes de ce brusque départ. « Lorsque ma famille a quitté le Mali, nous étions avec plusieurs autres familles. Je ne savais pas où on allait. J’ai vu des militaires aussi sur la route et j’ai beaucoup pleuré et  vomi », raconte-t-elle.

Celle qui était habituée à une vie normale devait se résoudre à vivre sous une tente après avoir passé deux jours en plein air. Une vie qui tranche avec celle qu’elle avait à Tombouctou. Une belle maison avec toutes les commodités. « A Tombouctou, nous avions dans notre chambre un téléviseur, un ventilateur, des jeux, etc. Ici nous avons dormi plusieurs nuits dehors avant d’avoir des tentes. C’était la première fois que je dormais sous une tente ».

À Mentao, elle a pu s’adapter et surmonter les angoisses de la guerre. Mais son plus grand désir, c’est de retourner chez elle, à Tombouctou au Mali. Elle voudrait que cela se fasse le plus tôt possible afin de revoir ses amies. « Maintenant je me suis habituée au camp, mais je veux retourner à Tombouctou. Je pense à mes amies de Tombouctou : Leila, Tenty. Grâce à l’ « Espace amis des enfants, je m’amuse beaucoup ici ». Il s’agit d’espaces réservés aux enfants, où ils ont des activités récréatives sous la conduite d’animateurs. Elle aime particulièrement jouer au djimbé, un genre de tam-tam répandu en Afrique de l’Ouest.

Khadidja pourrait sans doute rentrer dans pays avec le calme relatif qu’il y a au Mali. Ainsi elle pourrait retrouver ses amies et vivre dans de meilleures conditions. D’ailleurs, beaucoup de réfugiés maliens ont commencé à retourner dans leur pays.


Ouagadougou : ville de la « moto stop »

Dans la capitale des engins à deux roues, la « moto stop » prime sur l’auto stop. Alors qu’ailleurs on préfère le second terme, à Ouagadougou le premier, peut-être moins académique, est plus pratiqué, avec des risques tout de même.

18 h 30, je reviens déjà de la radio.  Sur le Boulevard de l’Indépendance, non loin de l’Assemblée nationale,  un jeune homme m’interpelle : « S’il vous plaît, est-ce vous pouvez me déposer vers la pédiatrie Charles De Gaule ou m’avancer un peu ? ». Vous appellerez cela de l’auto stop ? Sauf que j’étais sur une motocyclette. Moi, je crois que c’est tout simplement de la « moto stop ». A Ouagadougou, où la place des engins à deux roues n’est plus à démontrée, c’est une pratique très répandue. Ils sont étudiants, élèves ou même travailleurs. Ils ont raté le bus ou sont en cours de sous pour prendre un taxi. Alors ils font appel à la générosité des autres usagers de la route, surtout ceux qui sont sur les motos (ils font appel rarement aux cyclistes, ce serait un peu compliqué avec les vélos). Ils vous interpellent, vous vous arrêtez et si vous partez dans la même direction, vous les amenez. Si vous n’arrivez à exactement à l’endroit souhaité, vous « l’avancez un peu» quand même. Et quelqu’un d’autre pourra le remorquer encore jusqu’à ce qu’il arrive à sa destination. Dans une capitale où la moto est le moyen de locomotion le plus utilisé, c’est comme cela que se traduit la solidarité entre citoyens.

Moto2
Photo: Yemp Ouoba
C’est dans de telles situations que certains Ouagalais font appel à la générosité des res autusagers de la route pour arriver à leur destination

Il ne faut pas confondre cette pratique avec les taxi-moto qui ont fait aussi leur apparition dans le pays depuis quelques années seulement, surtout dans les provinces où les taxis « auto » se font rares. Ici le propriétaire de la moto fait preuve de générosité pour réduire gratuitement la distance d’un compatriote. Un de mes amis disait que dans cette affaire, les filles sont souvent les plus chanceuses. Autrement dit, il est plus facile pour une fille de se faire déposer qu’un garçon. Mais là n’est pas le problème. Cette pratique à l’avantage d’aider des gens qui sont dans le besoin, mais elle présente aussi de gros risques pour les motocyclistes. En voulant rendre service, des honnêtes citoyens ont vu leurs engins retirés. Certains de ceux qui vous demandent : « pouvez-vous me déposer ? » sont  des « loups déguisés en agneaux ». Lorsque vous les prenez, ils vous conduisent dans un endroit isolé avant de vous dépouiller de votre argent et bien sûr de votre motocyclette. Ces acte de mauvaise foi font que les Ouagalais se méfient maintenant de rendre service aux partisans de la « moto stop ». Pour revenir à celui qui m’interpellait, je n’allais pas vers la pédiatrie Charles De Gaule, mais j’ai réduit un peu sa distance en le déposant à l’Université de Ouagadougou. Une autre personne a dû le déposer à l’endroit souhaité.