Au Burkina, l’on s’apprête à l’identification du corps de Thomas Sankara
Le président de la transition au Burkina Faso, Michel Kafando, s’est engagé à travailler pour libérer le pays des fléaux qui le minent depuis des décennies. Lors de la cérémonie officielle de passation de charges, il a clairement exprimé sa volonté de faire la lumière sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Le président de transition, Michel Kafando, veut lutter contre les maux qui minent le Pays des hommes intègres. Et pour cela il a pris des décisions très fortes notamment la poursuite des enquêtes pour l’identification du corps de Thomas Sankara. C’est la décision ou l’une des décisions principales, que je retiens de son discours de passation de charges. Elle a d’ailleurs été fortement applaudie par l’assistance. «J’ai aussi décidé que les investigations pour identifier le corps de Thomas Sankara ne seront plus assujetties à une décision de justice, mais seront du ressort du gouvernement et d’ores et déjà, aujourd’hui même, à cet instant même, l’autorisation est accordée », a soutenu le président Kafando.
Le processus d’identification du corps du leader de la révolution d’août 1983 peine à démarrer à cause d’une décision de justice. En avril dernier le tribunal de grande instance de Ouagadougou s’était déclaré incompétent sur la demande d’exhumation du corps de Thomas Sankara. Cette décision avait provoqué une vive colère de la famille et des partisans du leader de la révolution d’août 1983.
Aujourd’hui, l’espoir de voir la lumière sur cette affaire renaît pour la famille de « Thom Sank » et pour tous ceux qui attendent que justice soit faite sur cet assassinat. Sur cette affaire, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait demandé, entre autres, à l’Etat burkinabè, de clarifier l’assassinat de Thomas Sankara, de prouver le lieu où il a été enterré et de dédommager sa famille. Mais cela n’a jamais été fait. La question inquiétait certainement le régime de Compaoré. Sinon pourquoi n’a-t-elle pas été exécutée ?
Cette mesure n’est pas la seule annonce de cette soirée historique. Le président Michel Kafando s’est aussi engagé à rompre d’avec les maux de l’ancien régime. « Plus jamais d’injustice, plus jamais de gabegie, plus jamais de corruption ». « La morale » sera « à la première place dans l’exercice du pouvoir politique », a-t-il ajouté.
Ce que le peuple attend maintenant, ce sont les actes. Le président Kafando a fait ces déclarations sachant qu’il a seulement un an pour les réaliser. Autant dire que les 12 prochains ne seront pas de tout repos pour celui qui avait déjà pris sa retraite. Il doit non seulement se donner les moyens de réaliser ces promesses, mais aussi et surtout conduire le pays à des élections libres, équitables et transparentes. Mais une chose me paraît évidente : en une année, quelle que soit sa volonté, sa tâche sera rude après les dégâts causés sous l’ère Compaoré l. Les Bburkinabè doivent surtout se préparer à élire un président qui puisse répondre à leurs aspirations profondes.
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