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Smockey: De l’artiste engagé au héro de la révolution burkinabè

Il est l’un des responsables du « balai citoyen », un des mouvements de la société civile ayant milité contre la mise en place du Sénat au Burkina et la modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè. Smockey a été un acteur également dans la révolution burkinabè qui a conduit au départ de l’ancien président, Blaise Compaoré.

Je le savais déjà rappeur engagé. Il est même l’un des précurseurs de la musique Hip-hop au Pays des hommes intègres. Lui, c’est Smockey, Serge Bambara, à l’état civil. Mais ces dernières années, j’ai découvert que son engagement est allé au-delà des studios de production et des salles de concert. Smockey n’a pas hésité à rendre hommage au capitaine Thomas Sankara, en présidence de Blaise Compoaré et son épouse. C’était, lors de la remise de son trophée de meilleur rappeur africain aux koras 2010. Obligeant ainsi le couple présidentiel à applaudir le capitaine. Ses morceaux, « A qui profite le crime » ou « Votez pour moi », pour ne citer que ceux-ci, démontrent que ce rappeur n’a pas sa langue dans sa poche. Il critique les hommes politiques et son engagement, sans faille pour la promotion de la liberté et de la démocratie dans son pays, se ressent dans presque tous ses chants. En 2005 son titre « Votez pour moi » a connu un succès alors que le pays entrait dans une campagne présidentielle. Par ce titre il critique le mépris des hommes politiques vis-à-vis des populations qui les portent au pouvoir. En 2010 alors le pays célèbre le cinquantenaire de son indépendance, le propriétaire du studio Abazon chante « 50 ans 2 dépendance » pour dénoncer 50 ans d’incompétence sans autre conséquences des dirigeants africains. Et Son titre, « à qui profite le crime », parlant de l’assassinat de Thomas Sankara, a fini de convaincre ceux qui doutaient encore de son engagement. Aux côtés de son ami Didier Awadi, Smockey a chanté entre autres « Les misérables », le « Capitaine Thomas Sankara ».

Crédit photo : Yanick Létourneau  Le rappeur Smockey sur la tome du capitaine Thomas Sankara
Crédit photo : Yanick Létourneau
Le rappeur Smockey sur la tome du capitaine Thomas Sankara

L’engagement du rappeur ne s’est pas limité au chant. L’homme s’est impliqué physiquement dans la lutte, au côté du peuple burkinabè, contre une présidence à vie du « Blaiso ».

Avant la date du 30 octobre 2014, il s’est lui-même impliqué dans différentes actions visant à sensibiliser et la conscientiser la population notamment la frange jeune. Avec Sam’K le Jah et bien d’autres ils ont créé le mouvement « Le balai citoyen ». Sous la bannière de ce mouvement ils ont parcouru plusieurs villes du Burkina Faso pour alerter le peuple sur les velléités du pouvoir en place de rester en vie. Mais engagement de l’artiste n’a pas plu à tous, comme lui-même se souvient : « Je me rappelle en 2011, lors d’une manifestation, lorsque j’étais avec ma pancarte sur laquelle était écrit « Blaise Dégage », on m’a traité de tous les noms d’oiseau. Il se disait que comment un artiste peut se permettre de tenir de tels propos. Un journal a même titré : « Smockey, artiste engagé aux vulgaires hypocrites ».

Aujourd’hui, il est l’un des héros de la révolution burkinabè. Des millions de Burkinabè se sont battus contre un régime à vie du président Blaise Compaoré pour ouvrir une nouvelle ère démocratique au Faso. Il peut se féliciter d’avoir contribué à cette lutte historique du peuple burkinabè.


Burkina : Compaoré a manqué le rendez-vous avec l’histoire

Dans un communiqué lapidaire, le gouvernement a annoncé, le 21 octobre, que le projet de loi « portant révision de la Constitution sera soumis à l’Assemblée nationale, en vue de la convocation du référendum ». Une révision qui permettra à Blaise Compaoré de se représenter à l’élection de 2015.
Ainsi le président du Faso, Blaise Compaoré, a fini par afficher clairement ses intentions. On le savait hésitant ou très prudent sur cette question de référendum, mais cette semaine il a été on ne peut plus clair sur le sujet. Il avait longtemps laissé les autres parler à sa place. On nourrissait donc le secret espoir de voir la raison ou l’intérêt général l’emporter. Mais non, cela n’a pas été le cas. Ce mardi 21 octobre le président a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire à l’issue duquel il ressort que le projet de convocation d’un référendum en vue modifier l’article 37 de la Constitution sera porté à l’Assemblée. C’est cet article qui porte limitation du mandat présidentiel à 2, soit 10 ans au plus.

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Blaise Compaoré est à la tête du Burkina Faso depuis 1987.

Blaise Compaoré est au pouvoir depuis 27 ans et devrait terminer son mandat en novembre 2015. Il a choisi d’entrer dans l’histoire autrement, alors que le pays allait gravir un autre pan démocratique et stable. Depuis plusieurs mois le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) militait pour sauter le verrou du mandat présidentiel alors que l’opposition et une partie de la population marchaient contre cette initiative qu’ils jugent antidémocratique. Cette annonce pénètre comme un couteau dans le cœur de ceux qui espéraient une alternance en 2015 et voir le pays se renforcer en matière de démocratie. Le Blaiso n’a pas fini ses chantiers, comme le disait l’autre. Comment un président peut-il achever tous les projets pour un pays ? L’administration n’est-elle pas une continuité ? Quelle leçon Blaise Compaoré peut-il encore donner aux autres présidents, lui qui est l’un des doyens des chefs d’Etat africains ?

Un maigre espoir

Tous les yeux se tournent donc vers l’Assemblée nationale. Les députés devraient voter dans les jours ou les semaines à venir « pour » ou « contre » ce projet de modification. Si le « pour » remporte au ¾, les partisans de la modification de l’article 37 n’auront même pas besoin d’aller au référendum. Si c’est seulement la majorité, alors le peuple sera consulté à travers un référendum. Mais dans une Assemblée nationale où le parti présidentiel et ses alliés ont déjà la majorité, il ne serait pas étonnant que le « pour » l’emporte. Le CDP dispose de 70 députés à l’Assemblée sur 127. Si l’Alliance pour la démocratie et la fédération Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), qui a 18 députes, se joint au CDP, ce qui est fort probable, alors le « pour » remportera au ¾. Et l’on n’ira même pas au référendum. Dans cette situation, c’est l’ADF/RDA qui peut encore fait durer le suspense. Ce qui est évident, c’est que Blaise Compaoré ne s’engage pas une dans bataille d’où il sortira perdant.

La suite ?

Le parti au pouvoir et ses partisans se sont réjouis de cette décision : « Que ce soit le conseil national du CDP, que ce soit également au niveau du groupe parlementaire, l’appel des 81 députés, nous sommes satisfaits parce que le gouvernement a répondu à l’ensemble de ces sollicitations en prenant la décision d’introduire au niveau de l’assemblée un projet pour aller au référendum afin de départager les Burkinabè sur des questions politiques d’importance », a déclaré Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès.

De son côté le chef de file de l’opposition, assure que la lutte va se poursuivre contre la modification de ce fameux article 37 de la Constitution burkinabè. « En tant qu’opposition, nous restons sur la position que nous avons toujours défendue, à savoir que c’est un référendum inutile et inapproprié dans le contexte actuel de la vie de notre pays. Par conséquent, nous allons nous organiser pour le mettre en échec », assure Zéphirin Diabré.

Dans le même temps, une dizaine d’organisations de la société civile appelle, à une « grève de zèle ». Elles invitent les populations à refuser de participer à des célébrations officielles, et appellent au boycott des structures qui soutiennent ce « pouvoir à la légitimité finissante ».

Les jours à venir seront donc décisifs, mais une fois de plus peuple burkinabè doit éviter tout dérapage vers une escalade de violence. Et choisir les moyens légaux de lutte.


Thomas Sankara : les tops et les flops de sa révolution

En ce 15 octobre beaucoup de Burkinabè pensent à l’assassinat du leader de la révolution burkinabè, le président Thomas Sankara. Une mort qui marquait également la fin de « sa révolution». Vingt-sept ans après, les Burkinabè reconnaissent que le pays a connu un grand bond en avant durant la période révolutionnaire, 1983-1987, mais ils admettent aussi que cette période a eu ses limites. On ne peut épuiser l’œuvre de l’homme en un billet, mais je propose donc ici les tops et les flops de cette révolution.

1. Assainissement des finances publiques
L’une des premières mesures entreprises par Thomas Sankara, était de réduire le train de vie du gouvernement. Il baisse donc son propre salaire, celui des ministres et réduit leurs avantages. Les ministres sont obligés de prendre la classe affaires lors de leur voyage par avion. Selon Thom Sank, les passagers des deux classes atterrissent en même temps. Donc il n’y a de raisons de dilapider l’argent du contribuable pour avoir seulement des commodités en plus. Les dépenses inutiles dans les différents ministères sont proscrites. Les finances publiques sont assainies et des dispositions sont mises en place pour éviter les malversations. Les fonctionnaires sont tenus d’être à l’heure dans leur lieu de travail sous peine de tomber sous sanction. Les fonctionnaires « pourris » sont punis.

2. Réhabilitation de la fierté nationale
Une année après sa prise de pouvoir, Thomas Sankara change le nom du pays. A la place de l’appellation, « Haute-Volta », plate et insensée et pour beaucoup et léguée par la colonisation, il donne le nom de Burkina Faso qui signifie « Pays des hommes intègres ». Ses habitants s’appellent désormais des Burkinabè (ce mot est invariable, il n’est soumis à aucune règle de la grammaire française). Il redonne au peuple sa dignité, son identité culturelle et enclenche du même coup un regain d’amour des habitants pour leur nation. « La patrie ou la mort, nous vaincrons » devient la devise du pays. Le « consommons burkinabè » prend alors tout son sens. Il valorise la production locale et appelle le peuple à consommer ce qu’il produit, à produire ce qu’il consomme. Cela va des produits alimentaires aux vêtements avec le port obligatoire du Faso Dan Fani. Le peuple est appelé à prendre une part active dans la construction du pays. Ainsi de grands travaux tels que la construction de barrages, des routes, des écoles sont réalisés. La bataille du rail qui a permis la prolongation du chemin de fer en est aussi un exemple.

3. Un dynamisme de développement jamais égalé
En quatre ans de révolution, le Burkina Faso a connu une véritable avancée en matière de développement avec la contribution des populations. « Notre révolution signifie aussi donner à boire aux populations. Pour cela, nous avons réalisé des forages. Nous avons réalisé des barrages avec la contribution des populations », disait le camarade. De grands travaux ont été aussi lancés dans les tous les domaines. Il fallait loger, soigner, nourrir et éduquer le peuple. Dans le secteur de la santé, le gouvernement révolutionnaire a rapproché les centres de santé des populations. A une époque où les maladies tuaient de plus en plus en Afrique, Thomas Sankara met en place une opération dénommée « vaccination commando ». Plus de deux millions de Burkinabè sont vaccinés en une semaine contre la rougeole, la poliomyélite et la méningite.  L’OMS félicite le capitaine pour ce succès. Les réformes agraires entreprises permettent au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en quatre ans. Par des actes concrets, Thomas Sankara a montré que la pauvreté n’était pas une fatalité en Afrique. Il a été le premier président à sensibiliser ses concitoyens aux problèmes de la désertification : plusieurs millions d’arbres sont plantés pour stopper le désert.

4. La place de la femme
Thomas Sankara s’est illustré en œuvrant pour l’émancipation de la femme à travers une lutte contre les facteurs socioculturels ((mariage forcé, excision) qui limitaient l’épanouissement et la participation à la marche du pays. Ainsi les femmes accèdent à de véritables postes de responsabilité et mènent des activités qui autrefois étaient réservées aux hommes. On les voit aussi bien dans la formation militaire que dans le gouvernement. Thomas Sank invite même les hommes à faire le marché pour leurs épouses à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. Les femmes reprennent alors confiance et apportent leur part dans les grandes réalisations  du gouvernement révolutionnaire.

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Photo www.paixetdeveloppement.net Thomas Sankara, l’homme qui avait une vision meilleure pour le Burkina et l’Afrique.

5. Une force anti-impérialiste
L’une des caractéristiques fortes de la révolution sankariste est bien sa lutte anti-impérialiste. La capitaine n’allait pas avec le dos de la cuillère pour brocarder l’impérialisme. A une époque où les « pères de la nation » cherchaient des relations privilégiées avec l’ex-colonisateur, même au détriment de leurs peuples, Thomas Sankara n’hésitait à critiquer publiquement les stratégies des Occidentaux qui visent à maintenir l’Afrique dans une mendicité perpétuelle. « Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide, mais pas une politique d’assistance », a déclaré le camarade. Il s’insurge contre le gouvernement apartheid d’Afrique du Sud et milite pour que l’Afrique ne paye pas la dette contractée depuis des années. Cette lutte anti-impérialiste a causé son isolement et multiplié les « ennemis ».

6. Les Comités de défense de la révolution (CDR) :
L’instauration des Comités de défense de la révolution avait un objectif noble, ais dans la mise en œuvre les CDR n’ont pas pu jouer leur rôle de défense la révolution. Beaucoup de jeunes étaient attirés par le port de l’arme, mais n’avait pas assimilé l’idéologie révolutionnaire. C’est pourquoi certains se sont livrés à des comportements qui ne répondaient pas à l’idéal sankariste. Armés de Kalachnikov, ils ont abusé de leur pouvoir et se sont fait détester par une partie de la population. Ce sont eux qu’on appelait les CDR « brouettes ». Thomas Sankara a essayé de recadrer les choses en initiant la formation idéologique.

7. Les tribunaux populaires révolutionnaires
Les tribunaux populaires révolutionnaires sont institués dès 1983. Les TPR, comme on les appelait avaient pour objectif de juger les « ennemis de la nation.». C’est le cas des membres des gouvernements précédents accusés de détournement d’argent et de corruption. Les accusés doivent se justifier en public, à la radio et à la télévision. Les peines sont minimes, mais il n’était pas possible de se faire assister par un avocat. La condamnation pour les fonctionnaires allait de la suspension à la radiation. Cette justice permettait de lutter contre la corruption, mais beaucoup d’innocents sont passés par là. Toute personne qui n’était pas pour l’idéologie révolutionnaire pouvait être taxée de réactionnaire ou de contre- révolutionnaire.


Politique burkinabè : des chiens ravalent leur vomissure

Il y a des hommes politiques qui militent dans des partis pour leurs idéaux. Il y en a aussi pour qui la satisfaction des besoins du ventre prime sur toute autre chose et ceux-ci vont de parti afin de s’enrichir.

Quand la politique du ventre prend le dessus, l’intérêt général est refoulé au second plan. C’est ce que je constate aujourd’hui quand je regarde certains militants de partis politiques. Ils passent de parti en partis à la recherche de meilleures positions pour se remplir les poches.. C’est ce que l’on appelle le « nomadisme politique » au Pays des hommes intègres. Ce phénomène est devenu monnaie courante au Burkina Faso depuis plusieurs années. Son expression récente est celle des démissionnaires du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Après avoir quitté le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en les traitant de tous les noms d’oiseaux, ils y reviennent seulement quelques mois après. Les déclarations de Bakary Traoré, si elles sont vraies, donnent les véritables motivations des démissions.

Mais ils ne sont pas les premiers ni les derniers à agir ainsi. L’afflux de certains militants vers le MPP prédisait déjà cela. D’ailleurs la plupart des leaders de ce parti ont quitté le CDP parce qu’ils sentaient qu’ils ne seraient pas positionnés pour 2015. La ruée vers le MPP n’était donc pas seulement motivée par une envie de changer les choses au profit du peuple burkinabè. Pour certains, il était surtout question d’occuper rapidement des postes juteux. C’est pourquoi les frustrés, les rejetés et les oubliés de beaucoup d’autres partis, qui étaient « politiquement morts », ont vu dans ce nouveau parti politique une occasion de revenir aux affaires.

Mettre les intérêts personnels et égoïstes au-dessus de l’intérêt du peuple. C’est là tout le problème de la politique burkinabè. Aujourd’hui tout homme politique averti sait que rien n’est plus important pour le pays qu’une transition politique apaisée sans besoin de modifier quoi que ce soit. Mais comme il y a longtemps qu’ils « mangent » dans ce système, alors ils n’ont pas intérêt à ce qu’il y ait changement. Ils ne sont pas sûrs d’avoir une position privilégiée avec un autre. Donc ils se battent comme ils peuvent souvent avec des arguments ridicules, pour que l’actuel reste, pas pour le bien du pays, mais pour son propre bien. Le PF a « des chantiers à terminer », comme si l’administration publique n’était pas une continuité.

Mais la vie d’un pays ne peut se résumer aux intérêts égoïstes d’une seule personne ou d’un clan. La construction d’un pays est l’œuvre de tous les habitants et s’étale sur une durée plus longue que celle de la vie d’un individu.

Cette transhumance politique, constatée depuis plusieurs années au Faso, nous montre qu’au fond, les gens n’ont aucun d’attachement à leur parti politique. Ce qui leur importe, c’est leur « ventre ».


Burkina : la ville de Djibo sous contrôle de manifestants

La ville de Djibo située à dans la région du Sahel du Burkina Faso est en proie à une manifestation depuis le lundi 1er septembre 2014. Les protestataires réclament le bitumage de la route qui relie cette ville à la capitale, Ouagadougou.

Jamais manifestation n’a été aussi partagée par la population d’une localité. Djibo est située à plus de 200 km de la capitale, Ouagadougou, dans la région du Sahel. Cette localité est difficilement accessible à cause de l’état défectueux de la route. Lassés des promesses non tenues des gouvernants et hommes politiques, les jeunes ont pris les devants pour manifester. Ils exigent le bitumage du tronçon Kongoussi-Djibo. Ils estiment qu’ils ont été victimes de multiples promesses non tenues de la part des dirigeants. Maintenant, ils veulent que des actions concrètes soient prises pour bitumer cette voie. Les manifestants ont commencé depuis lundi dernier par un sit-in devant le Haut-commissariat de la province du Soum, avant de se positionner à l’entrée de Djibo sur la route menant à Ouaga en passant par Kongoussi. Depuis Mardi, impossible de rentrer à véhicule à Djibo ou d’en sortir. Sauf les ambulances et les fonds peuvent passer. Mercredi 3 septembre, la route menant à Dori, la capitale de la région du Sahel a été aussi bloquée. Les commerces aussi ont été fermés.

De nombreux cars et camions sont empêchés de rentrer à Djibo
De nombreux cars et camions sont empêchés de rentrer à Djibo

Les manifestants attendent justement l’arrivée du gouverneur de la région pour en discuter. Le Haut-commissaire et le maire n’ayant pas réussi à les convaincre  de lever l’ancre.

Ce sont de nombreux manifestants, soutenus  par la population, qui ont bloqué la route de Ouagadougou. Ils ont installé des tentes et beaucoup ont passé la nuit sur la route. Ils ont reçu des sacs de riz, du sucre, de l’eau et du thé de la part de certains habitants de la ville de Djibo. Alors que les discours de Thomas Sankara passent en boucle sur le site, les contestataires attendent sous les tentes ou les arbres.

La localité est riche aussi bien en sites miniers qu’en bétail. Chaque semaine ce sont des dizaines de camions qui viennent des différentes localités du pays et des pays voisins pour le marché de bétail de Djibo, l’un des plus grands du pays. A chaque campagne électorale, la population n’a reçu que des promesses et cela depuis plusieurs années. Malgré la déception, la manifestation est pacifique et aucun affrontement n’a été constaté pour le moment.

Depuis quelques temps les populations n’hésitent pas à manifester pour dire leur besoin de bitumage des voies de circulation. Une attitude qui n’est pas sans conséquence pour les usagers de la route. Ils voient leurs affaires ralenties ou leurs activités entravées.