Judicael

2014 : une année de paix pour l’Afrique !

Comme toutes les autres parties du monde, l’Afrique est entrée dans une nouvelle année. Une année pleine d’espoir pour beaucoup d’Africains. Même si la situation actuelle donne lieu à des inquiétudes un peu partout sur le continent, je pense que 2014 est une occasion pour les dirigeants africains d’oeuvrer pour la paix et le développement de leurs pays.

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A l’orée de cette année 2014, je souhaite que la paix règne enfin sur le continent noir qui a été encore meurtri par tant de violences en 2013. Le monstre de la guerre a trainé sa bosse un peu partout en Afrique entrainant ainsi désolation et confusion dans les cœurs des survivants de la guerre ou des violences de toutes sortes.

C’est pourquoi, pour 2014, je souhaite que mon continent connaisse la paix. Que les foyers de tensions soient inondés de paix. Mon vœu le meilleur pour « Le Pays des hommes intègres », c’est que l’intérêt suprême du peuple et la sagesse l’emportent sur les intérêts égoïstes de nos dirigeants politiques. Que les tensions issues de la volonté d’instaurer le Senat et les velléités de modification de l’article 37 de la Constitution trouvent une solution pacifique et honorable, et que le peuple burkinabè vive une paix durable gage d’un réel développement. Que le Blaiso et Zéph, l’opposition et le pouvoir, recherchent tous le bien du pays et non leurs propres intérêts.

Je voudrais également que la Centrafrique vienne à bout de sa guerre civile qui ravage tant de personnes. Que les enfants centrafricains sachent que se démarquer que ses seigneurs de la guerre qui les amènent à utiliser les armes les uns contre les autres. Que chrétiens et musulmans reviennent à une coexistence pacifique sur leur terre commune. Et que dire du dernier Etat du continent africain. Crée seulement en 2011, ce jeune Etat a connu une fin d’année très difficile. A peine libérés de leurs voisions du Nord, que les Sud soudanais se battent entre eux.  Vivement que le président Salva Kiir et son ex-vice président, Riek Machar puissent se retrouver autour d’une même table pour parler et agir pour la paix et arrêter l’hémorragie interne. Le Mali a connu une percée significative vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel avec les élections présidentielle et législatives. Puisse ce pays se débarrasser de ses agresseurs jihadistes et reprendre le chemin de la cohésion sociale.

Je voudrais que cette année soit une année de paix pour toute l’Afrique, que les dirigeants pensent plus à leurs peuples qu’à leurs biens, que les jeunes africains cessent de se suicider aux larges de Lampedusa. Mon souhait : Paix pour l’Afrique ! « Peace et love in Africa », diront certains.


Norbert Zongo : déjà 15 ans d’impunité

Voilà 15 ans que le journaliste Norbert Zongo, qui signait ses articles  Henri Sebgho, a été assassiné sur la route de Sapouy. Alors qu’il écrivait sur plusieurs dossiers brûlants notamment celui de David Ouédraogo, le directeur de publication du journal L’indépendant a été sauvagement assassiné, criblé de balles puis brûlé. Que reste-t-il aujourd’hui  de la mémoire de Henry Sebgho ?

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Le combat continue pour que justice soit rendue pour Norbert Zongo et ses trois compagnons

Le 13 décembre 1998, c’est la date fatidique, le jour de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons. Depuis cette date les citoyens burkinabè se sont mobilisés à travers des marches meeting dans tout le pays. Jamais assassinat d’un homme n’avait engendré autant d’écœurement et de révolte au « Pays des hommes intègres ». Des organisations syndicales, de défense des droits de l’homme, scolaires et estudiantines se sont mobilisées pour que justice soit faite pour Norbert Zongo et ses trois compagnons.

Quinze années après, justice n’est toujours pas rendue. Mais le nom de Norbert Zongo résonne toujours dans la mémoire du peuple burkinabè. Cela est vraiment important que sa mémoire soit toujours vivante dans l’esprit des Burkinabè. L’ensemble du peuple a toujours une pensée pour ce journaliste hors du commun dont le credo était les droits de l’homme. Il se souvient toujours de son œuvre, de son combat pour le peuple même si la mobilisation n’est pas comparable à celle du lendemain de cet acte crapuleux.  Petit à petit, le temps a joué son rôle et certains se sont découragés de cette lutte qui ne porte pas fruit. La justice burkinabè a conclu à un non-lieu dans cette affaire. Ce qui a conduit les défenseurs des droits de l’homme à scruter la justice internationale notamment  la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, à Arusha, en Tanzanie. On attend le délibéré. Cette situation trouble peut-être encore le sommeil de certaines personnes qui peuvent être mises en cause. Quelle que soit l’issue de cette affaire, des Burkinabè garderont toujours dans leur esprit le souvenir cet homme qui était un grand journaliste.

Lorsque les journalistes français ont été tués, au Mali, beaucoup de réactions sont venues du Burkina Faso. De nombreuses personnes ont déploré ce double assassinat. De Norbert Zongo, qui osera faire cas à l’occasion de ces 15 ans d’impunité ?


Madiba, repose en Paix !

La nouvelle est tombée comme une massue. Nelson Mandela n’est plus. L’un des combattants pour une Afrique du Sud sans ségrégation a tiré sa révérence. Les hommages qui fusent de partout montrent l’immense grandeur de l’homme.

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L’icône de la lutte anti apartheid, s’en est allé

Le vieux s’en est allé. On le savait fatigué, mais on se refusait de l’admettre. Ce qui était devenu un cauchemar depuis plusieurs mois est arrivé malheureusement ! Le combattant de la liberté, celui qui a voulu voir Blancs et Noirs libres dans une Afrique du Sud prospère pour tous ses habitants a passé l’arme à gauche. Celui pensait qu’« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

« Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Cette déclaration lors du procès de Rivonia, en 1964, résume si bien toute la vie de cet homme. Et Dieu merci, à 95 ans, Nelson Mandela vu des changements importants dans la vie de la nation sud-africaine. Bien plus, il les a même vécus, puisqu’il a est le premier président de noir de l’Afrique du Sud. Madiba a su lutter quand il le fallait, il n’a faiblit devant aucun obstacle même pas devant l’ignominie et la violence des ségrégationnistes avec la clef 27 ans de prison.  Mais Mandela a su surtout se retirer quand il le fallait. Un seul mandat, et il a préparé et transmis le pouvoir à son successeur Tabo Mbeki. Nelson Mandal, c’est un exemple pour toute l’humanité.

Aujourd’hui les présidents africains et tous les présidents  du monde lui rendent hommage. C’est un hommage bien mérité pour Nelson Mandela. Mais ils gagneraient aussi à suivre son exemple. Il n’y a pas de « père de la Nation » plus que Mandela, personne d’autre n’a souffert autant pour son pays. En dépit de tout cela, Mandela ne s’est pas accroché au pouvoir comme le font les autres présidents africains. Mandela est aujourd’hui une icône. L’autre rôle de l’icône, c’est de servir d’exemple. Donc la meilleure façon de rendre hommage à Nelson Mandela, c’est de travailler à réaliser son idéal pour l’Afrique. Ce n’est pas seulement de dresser des tribunes à Paris et d’envoyer des messages tout en chassant qu’on fait le contraire.

Madiaba, tu as fait ce que tu as pu pour ton pays et pour toute l’Afrique. Aujourd’hui tu n’es plus simplement un Noir, pas seulement un Africain et tu appartiens à toute l’humanité. Patrimoine de l’humanité, repose en paix !


Lycées et collèges du Burkina Faso : quand la grève devient une (sale) habitude !

Le Burkina Faso connaît une série de grèves depuis 1998, surtout au mois de décembre. Des grèves qui ont fini par donner à certains élèves le goût de la paresse plutôt qu’un engagement pour une cause noble. Et ces derniers sont désormais nombreux dans les lycées et collèges du « Pays des hommes intègres ». Dans certains cas ces élèves invoquent des raisons mineures, presque rien. Parfois, ils sont prêts à mobiliser les autres pour un débrayage dont eux seuls connaissent les objectifs réels. Loin de nous, les temps où le « peuple réel » se battait pour la justice et la liberté du citoyen burkinabè.

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Photo lefaso.net
Les grèves au Burkina atteignent leur pic en décembre

Alors que ce matin-là j’étais chez mon mécano du quartier pour qu’il ajoute un peu d’air dans la roue arrière de ma motocyclette, je surpris la conversation d’une  catégorie d’élèves. Ces élèves qui partent toujours à l’école par obligation, qui ont hâte de voir les jours fériés arriver et qui souhaitent que le professeur soit malade ou tout simplement qu’il ne vienne pas au cours. C’est donc ce genre d’élèves que j’ai croisés. Ils étaient deux, chacun sur sa bicyclette, en route pour l’école. Et l’un d’eux a eu cette réflexion : « L’année scolaire n’est pas intéressante, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de grève ». Et le deuxième de lui répondre, « Ahan, les grèves c’est en décembre. Ça va venir ». Des élèves qui ont retrouvé le chemin des classes, il y a à peine deux mois, cherchent déjà des occasions de cesser les cours ! Résultat : depuis plusieurs années le mois de décembre est effectivement ponctué de grève. C’est presque un mois perdu dans le système éducatif du Burkina Faso. Les enseignants ne considèrent plus ce mois dans leur temps de cours.

Une grève est observée sur toute l’étendue du territoire national à la date du 13 décembre commémorant ainsi la date anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Le 13 décembre 1998 est une date tristement célèbre dans l’histoire du Burkina Faso. Donc à chaque 13 décembre les élèves aussi réclament justice et vérité pour Norbert Zongo. Mais cette date et cette grève ne posent pas de problème.

Le problème ce sont les autres grèves qui se greffent par-ci par-là. Si par exemple un groupe d’élèves ne veut pas faire ses devoirs, ils sont capables d’entraîner tout un lycée ou les établissements d’une ville entière pour un problème qu’on pouvait résoudre sans avoir besoin de perdre des heures de cours. Parce qu’on a besoin d’un hangar dans un lycée, on fait sortir tous les élèves d’une ville en pillant au passage les stations d’essence et les commerces des honnêtes citoyens. Quelle relation y a-t-il entre exiger la construction d’un parking dans un établissement et piller une boutique ou un véhicule transportant de la bière?

Pour la race d’élèves dont je parle, peu importe l’objet de la grève, l’essentiel c’est de faire la grève. C’est pourquoi ils s’en prennent souvent aux honnêtes citoyens. Et ce sont ces mêmes élèves qui, à l’approche des examens, se rendent compte que les programmes ne sont exécutés qu’en partie par les enseignants. Alors ils se plaignent encore ! Il y a des choses pour lesquelles, il faut lutter. Pour d’autres pas besoin de battre le pavé !

 


Télévision Numérique Terrestre : L’Afrique et le Burkina Faso seront-ils au rendez-vous de 2015 ?

Les pays africains sont à divers niveaux d’exécution dans la mise en œuvre de la transition de la radiodiffusion sonore et télévisuelle vers le numérique. Certains pays comme le Burkina Faso sont un peu en avance dans la réalisation de la Télévision numérique de terre. Mais tous les pays africains font face à un même problème : les finances. Ce qui pourrait freiner leur engagement vers l’échéance de 2015.

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Les Etats africains doivent s’organiser pour l’échéance de 2015

Le processus de transition vers la radiodiffusion numérique est en marche au Burkina Faso depuis plusieurs années. Pour être au rendez-vous de 2015, le gouvernement burkinabè a mis en place des structures comme le Comité de pilotage et une commission technique nationale. Une stratégie nationale de migration vers le numérique a également été élaborée. Au plan juridique, la loi portant règlementation de la radiodiffusion sonore et télévisuelle  de terre au Burkina Faso a été adoptée et promulguée.

Pour ce qui est de la phase d’exécution la Société de télédiffusion du Burkina (STB) a été créée. C’est elle qui sera chargée de la transmission, du multiplexage et de la diffusion des chaines du premier multiplex sur toute l’étendue du territoire national.  Un cahier des charges pour la fourniture, l’installation et la mise en service des équipements de la Télévision Numérique de Terre a été rédigé. Afin d’exécuter un rythme d’exécution du déploiement de la TNT, un chronogramme prévisionnel des travaux a été élaboré et devrait permettre une réalisation du projet dans un délai de 14 mois.

Le passage de la radiodiffusion analogique au numérique a de nombreux avantages notamment l’amélioration de la qualité de l’image et du son à la réception, une plus grande capacité de diffusion, des chaines à haute définition.  Mais il présente aussi des contraintes et non des moindres.

La mise en œuvre de la TNT a un coût global énorme pour les budgets des états africains qui ont d’autres priorités. Pourtant la transition vers télévision terrestre numérique impose une date butoir notamment 2015. Comment donc mobiliser en si peu de temps une quarantaine de milliards pour le Burkina Faso en seulement une année d’exercice budgétaire ?

Pour optimiser le déploiement du réseau de diffusion TNT de nouveaux sites doivent être également crées et aménagés dans les meilleurs délais dans les régions du pays. Par ailleurs le pays doit respecter le délai d’extinction de la diffusion analogique de juin 2015.

Pour réduire le poids de la contrainte financière, les pays africains recherchent les financements dans les ensembles sous régionaux ou régionaux comme l’UEMOA, LA CEDAO ET l’AU. Dans tous les cas ils devraint faire en sorte de ne pas rater ce nouveau rendez-vous mondial. « Rater ce virage serait s’exposer à subir ce qu’on appelle déjà techno- apartheid », indiquait Fily Keita, président de l’Union des Radiodiffusion et télévision libres du Mali (Urtel), lors du Festival des Ondes, grand rassemblement de radios africaines, organisé en novembre 2009 à Bamako par l’Institut Panos.