La fête de la Tabaski commémorée autrement

Article : La fête de la Tabaski commémorée autrement
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16 octobre 2013

La fête de la Tabaski commémorée autrement

La fête de la Tabaski ou l’Aid Kebir, est une communément appelée fête du mouton. Partout dans le monde, elle est célébrée comme une fête musulmane. Sauf que une partie du Burkina Faso, notamment à Gayéri, c’est n’est pas le cas. La fête est célébrée, mais pas seulement par les fidèles musulmans.

La fête de Tabski est communement appelée fête du mouton
La fête de Tabski est communement appelée fête du mouton

Les musulmans célèbrent chaque année le sacrifice d’Abraham. Il était sur le point de sacrifier son fils sur l’ordre de Dieu lorsque Celui-ci lui a envoyé un mouton à la place de l’enfant. Il se trouve que dans mon village, Gayéri, à la même date, on célèbre également cette fête de Tabaski, mais d’une autre manière et dans un autre sens que celui de la religion musulmane. Là, la fête de la Tabaski est appelée « mi jaanciama » (en gulmancema, langue parlée dans la région Est du Burkina), ce qui signifie en français « la grande fête ». C’est la principale fête traditionnelle dans cette localité située dans l’Est du Burkina, à près de 300 km de la capitale Ouagadougou. Elle regroupe toute la localité. Elle est appelée grande fête en comparaison avec  d’autres fêtes traditionnelles notamment la fête des récoltes ou « dilembou » et parce que tout le monde la fête.

Je me souviens encore : « enfants, ce sont les sons des tam-tam des griots qui nous réveillaient  au matin de cette fête».  Chefs de concession et chefs de famille  égorgent  des animaux à leurs fétiches. Pour eux, c’est pour remercier leurs ancêtres pour leur protection et en demander encore pour le reste de l’année. Après cela, moutons, chèvres, poulets et pintades sont passés au couteau pour agrémenter davantage la fête. Ceux qui n’ont pas assez de moyens pour le faire sont soutenus par leurs frères ou amis pour que tout le monde soit dans la fête. Ensuite, les repas sont partagés entre familles ou concessions.

A cette occasion, chacun est invité à aller balayer tôt le matin chez ses oncles et les aider à égorger les animaux. Un geste symbolique qui leur donne droit aux pattes et aux têtes des animaux égorgés dans la famille.

L’après-midi est entièrement consacré aux prestations de troupes de danses ou de cantatrices sous l’œil du chef de village. Selon certaines personnes, cette fête était déjà célébrée avant la pénétration de la religion dans cette partie du Burkina. D’autres localités dans le Gulmu (Est du Burkina) célèbrent également cette la Tabaski de cette façon qui n’est pas forcement liée à la fête telle que fêtée dans la majeure partie, mais célébrée le même jour.

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