Sécurité à Ouagadougou : pour qui sont ces caméras de surveillance ?
Des caméras de surveillance dans les rues de Ouagadougou. Le fait est nouveau, pas inquiétant, mais intrigant. Qui ou quoi doivent surveiller ces caméras ? C’est la question que plusieurs Ouagalais se posent.
« Des satellites option : surveiller. Il parait que c’est nous ils veulent surveiller », chantait un jeune rappeur burkinabè dans les années 2000. Et bien à Ouaga, ce ne sont pas encore des satellites. La ville de Ouagadougou est parsemée de caméras de surveillance depuis un certain temps. Sur des poteaux de lampadaires, des antennes de radio ou sur des édifices situés à des points stratégiques de la ville, les caméras sont présentes partout dans la capitale burkinabè. Sans gêner les Ouagalais, ces outils de surveillance intriguent souvent. Depuis le début de la guerre au Mali voisin, les Burkinabè se sont inquiétés de l’intrusion d’ « éléments indésirables » dans la capitale. Dès lors, on a observé un renforcement de la sécurité à certains endroits de la ville de Ouagadougou où on a commencé à voir des agents de sécurité, en l’occurrence des gendarmes parés de gilets pare-balles devant des ministères comme celui des Affaires étrangères. La preuve palpable de cette volonté de sécuriser davantage vient sans doute de l’ambassade de France. Elle a bâti un autre mur en béton armé, à vue d’œil, plus haut et manifestement plus résistant que la première clôture. Cela suffit-il à affirmer que la présence des caméras de surveillance est inhérente à la situation sécuritaire dans la sous-région ?
Rien n’est moins sûr. Ce qui est évident, c’est que ces caméras apparaissent aussi lors des grandes manifestations notamment les différentes marches contre l’installation du « fameux Sénat du Blaiso » et la modification de l’article 37 de la Constitution. Que recherchent-ils en installant ces engins de surveillance ? Avorter toute tentative de déstabilisation du régime en place ou assurer la sécurité des Ouagalais ?
Quel que soit la ou les raisons, il faut éviter que ces outils ne soient utilisés pour des intérêts égoïstes et pour servir de chasse aux sorcières du genre : identifier les meneurs des manifestations contre le régime et procéder à des représailles. Le pays n’en a pas besoin. A l’heure où nous sommes, nous avons besoin de l’action de toutes les parties pour construire un Burkina Faso paisible et qui soit sur la voie d’un véritable développement. Pas celui qui se limite à construire des quartiers pour bourgeois.
Ces caméras ne doivent être utilisées que pour la cause nationale, pour la sécurité du pays et pas autre chose !
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