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Norbert Zongo : figure de la liberté de la presse au Burkina-Faso !

On ne peut parler de liberté de la presse, au Burkina Faso, sans prononcer le nom de Norbert Zongo. Journaliste d’investigation, il a payé de sa vie pour que le droit d’informer soit une réalité au Burkina Faso.

Alors que le monde entier commémore ce 03 mai journée de la liberté de la presse, j’ai une pensée pour Norbert Zongo et ses trois compagnons. Journaliste d’investigation, ceux que sa plume empêchait de dormir ont tout fait pour le réduire au silence. Jusqu’à son assassinat pur et simple sur la route de Sapouy. De ce lieu, aujourd’hui, il n’y a qu’une plaque. Seul indice de l’acte crapuleux commis sur ce site. Norbert Zongo est l’un des précurseurs du journalisme d’investigation au Burkina Faso. Il a été assassiné le 13 décembre1998 alors qu’il enquêtait sur plusieurs dossiers notamment sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré. Ce dernier est le petit frère du président de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré.

Des années de lutte, une justice toujours attendue

J’étais encore au collège. Nous autres, l’avons connu avec le soulèvement populaire qu’a causé son assassinat. Mais dès le lendemain de son assassinat, nous marchions pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Cela fait maintenant 19 ans. Je revois le film de ces multiples grèves et marches,  mais aussi la fumée des gaz lacrymogènes qui inondaient les quartiers. Et des échauffourées avec des policiers souvent trop zélés.

19 ans après, les commanditaires de cet assassinat courent encore. Le peuple attend toujours que justice leur soit rendue, lui et ses trois compagnons. Ses bourreaux, en s’en prenant à lui, n’ont pas pu mettre fin au métier de journalisme d’investigation. Ils n’ont pas non plus connu la tranquillité qu’ils espéraient jouir après avoir éliminé celui qui osait leur dire NON. Au contraire, la mort de Norbert Zongo a donné plus de liberté à la presse burkinabè. Le soulèvement populaire provoqué par cet acte crapuleux a été une mise en garde pour les autorités d’antan. Désormais, le pouvoir savait qu’il ne pouvait plus assassiner sans être inquiété.

Les Burkinabè attendent toujours que la lumière soit faite sur la mort de Norbert Zongo et des ses trois compagnons

Un héritage non négligeable

Du même coup, cela a offert plus de liberté aux  journalistes burkinabè.Même à ceux des médias d’Etat. Mieux, d’autres titres sont apparus après l’assassinat de Norbert Zongo. L’évènement est l’un d’eux. L’un des fondateurs de journal est Newton Hamed Barry. A l’assassinat de Norbert Zongo, il travaillait à la télévision d’Etat comme journaliste présentateur. Suite, à ce crime, il a préféré rendre le tablier et rejoindre le journal de Norbert Zongo, L’indépendant. Il a créé par la suite, L’évènement avec un autre journaliste Germain Nama. Ce journal fait également de l’investigation.

A côté de ce journal, il y a en bien d’autres plus récents. Le reporter, Mutations, Courrier confidentiel, etc. Tous ces titres se réclament du journalisme d’investigation.  Aujourd’hui des investigations journalistiques amène la justice à interpeller des présumés fauteurs.  Beaucoup de ces journaux tentent de s’inscrire dans le sillage de liberté que Norbert Zongo a tracé par son sang.

On peut donc affirmer sans risque de se tromper que ceux qui ont assassinat Norbert Zongo n’ont pas atteint leur objectif. Plusieurs « Norbert Zongo » sont nés après le 13 décembre 1998. Et ceux-ci étaient sans doute dans l’insurrection qui a vu la chute du président Blaise Compaoré.


FESPACO 2017 : Le Burkina aura –t-il un troisième étalon de Yennenga?

Tilaï et Buud Yam respectivement d’Idrissa Ouédraogo (1991) et de Gaston Kaboré (1997) sont les seuls films burkinabè ayant remporté le prestigieux Etalon d’or de Yennenga. Pour cette édition trois réalisateurs vont tenter relever le défi en donnant à la capitale du cinéma africain son troisième trophée. 

En 48 d’ans existence du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), seuls deux Burkinabè ont pu remporter le plus grand prix du festival à savoir l’Etalon de Yennenga. Le dernier Etalon de Yennenga, remonte d’ailleurs en 1997. C’était le film Buud Yam de Gaston Kaboré. Depuis aucun burkinabè n’a encore soulevé ce trophée. J’ai eu l’occasion d’échanger, au Fespaco 2009, avec un grand réalisateur burkinabè. Je lui demandais pourquoi depuis 1997, aucun burkinabè n’a réussi cet exploit. Selon lui, avoir l’Etalon de Yennenga n’était pas une priorité. Et cela ne signifie surtout pas que les réalisateurs burkinabè ne sont plus bons ou compétitifs. Loin de là ! « Et puis, on organise pas le Fespaco pour remporter le prix », m’avait-il répondu. Et c’est vrai.

Mais le public cinéphile burkinabè aimerait encore voir un compatriote se hisser au sommet du cinéma africain. Je trouve que ce ne serait pas mauvais. Pour cela trois réalisateurs burkinabè vont à la conquête du plus grand trophée du Fespaco.  Tahirou Tasséré Ouédraogo compte sur « Thom » pour soulever l’Etalon de Yennenga cette année. Déjà lauréat du poulain d’or en 2005, avec son court métrage « L’autre mal ». « Thom », c’est l’histoire d’une rencontre entre le fils d’un riche industriel et une prostituée. Né seulement trois ans avant la création du Festival (en 1969), Tahirou Tasséré Ouédraogo est un candidat à la succession de Gaston Kaboré. La deuxième candidate, Apolline Woye Traoré présente « Frontières ». C’est l’histoire de trois dames qui se rencontrent au cours d’un voyage en bus. Le voyage est difficile même si elles découvrent de beaux paysages sahéliens et côtiers.

Après Idrissa Ouédraogo en 1991, Gaston Kaboré a remporté l’étalon de Yennenga en 1997

La troisième œuvre burkinabè en compétition, « La forêt de Niolo» est celle d’Adama Roamba. Ce cinéaste a appris le métier aux pieds de grands noms du cinéma africain comme Dany Kouyaté et Gaston Kaboré. « La forêt de Niolo », c’est l’histoire d’une forêt riche en ressource naturelles dont l’exploitation va générer un conflit. Le meurtre d’un des défenseurs de l’environnement va entrainer une marche des femmes dans la capitale.

Les espoirs du peuple burkinabè se fondent sur les trois cinéastes pour nous ramener le prestigieux prix de l’Etalon de Yennenga. Ce prix est le symbole de la meilleure œuvre cinématographique de la compétition officielle du Fespaco. C’est une statuette matérialisée par une guerrière avec une lance à la main sur un cheval. Il tire son sens d du mythe fondateur de l’empire des Mossé, ethnie majoritaire au Burkina Faso. C’est également « l’identité culturelle africaine, que les cinéastes à travers leurs créations doivent contribuer à maintenir bien vivante ».

 


Burkina Faso : bientôt un jugement dans l’affaire Thomas Sankara ?

Le collectif d’avocats de la famille de Thomas Sankara a donné une conférence de presse le 12 octobre 2016. Selon Me Sankara et ses collaborateurs, le dossier évolue. C’est certainement une lueur d’espoir pour tous ceux qui attendent que justice soit rendue à Thomas Sankara et aux 12 autres assassinés le 15 octobre 1987.

Le 15 octobre 2016, les partisans du père de la révolution burkinabè commémorent le 29e anniversaire de sa disparition. Jamais commémoration n’a été teintée d’espoir pour ceux qui attendent justice à propos de la mort de Thomas Sankara et 12 de ses « camarades ». Du côté de la justice, le dossier évolue depuis la chute de Blaise Compaoré.

Selon les avocats de la famille Sankara, le dossier a évolué en 22 mois qu’il ne l’a fait en 18 ans d’instruction. Pour preuve, la plainte, formulée au départ contre X, a été reformulée contre l’ancien président Blaise Compaoré et d’autres personnes. Environ cent personnes ont été auditionnées. Il y a eu aussi des commissions rogatoires, des autopsies et des analyses balistiques.

Les quatre hommes forts de la révolution d'août 1983
Les quatre hommes forts de la révolution d’août 1983

14 inculpations et 2 mandats d’arrêts internationaux

Après toutes ces enquêtes, le juge d’instruction a procédé à l’inculpation de 14 personnes. Selon l’un des avocats de la famille Sankara, ce sont entre autres, « Blaise Compaoré dit Jubal, Hyacinthe Kafando, Gilbert Diendéré, Gabriel Tamini, le Dr Diébré Alidou et bien d’autres ». Ils sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ; d’assassinat ; de recel de cadavre ; de faux en écriture publique.

Deux mandats d’arrêt internationaux ont d’ailleurs été lancés à l’encontre de Blaise Compaoré et d’Hyacinthe Kafando. Le premier vit en Côte d’Ivoire, depuis le soulèvement populaire des 30 et 31 octobre 2014. Il a d’ailleurs obtenu la nationalité ivoirienne depuis novembre 2014.

« Même si aucune réponse officielle n’a été donnée jusque-là par les autorités ivoiriennes, les avocats ne désespèrent pas quant à la tenue d’un procès équitable le moment venu. Toutes les voies (Interpol, voie diplomatique et dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération signé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire) seront utilisées pour l’extradition du président déchu réfugié en Côte d’Ivoire disent les avocats ».(lefaso.net).

Paris dans tout ça ?

Ph/Daniel Janin La France a souvent été citée à tort ou à raison dans l'assassinat du capitaine Thomas Sankara
Ph/Daniel Janin
La France a souvent été citée à tort ou à raison dans l’assassinat du capitaine Thomas Sankara

Selon l’avocat de la famille Sankara,  Me Sankara « le juge burkinabè a des pistes, des indices, parce qu’à un certain moment donné, il y a des informations qui circulaient disant que la France serait impliquée ». C’est la raison pour laquelle la famille voudrait savoir si Paris a joué un rôle quelconque dans l’assassinat de Thomas Sankara. Une demande de « levée du secret défense » a été introduite par les avocats de la famille Sankara.

Ces différentes avancées dans le dossier Thomas Sankara donnent de l’espoir à ceux qui attendent que la lumière soit faite sur cette affaire. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a des obstacles d’ordre politique par exemple. Le principal accusé, Blaise Compaoré s’est réfugié en Côte d’Ivoire. Il a obtenu la nationalité ivoirienne. En plus de cela, ce sont ses anciens collaborateurs qui sont au pouvoir. L’un d’eux, Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, a même été attendu dans cette affaire. Mais le général Gilbert Diendiéré, détenu déjà dans l’affaire du coup d’Etat, pourrait peut-être donner de plus amples informations.


Le 16 septembre 2015 : comment j’ai vécu les premières heures du putsch du gal Diendiéré

Il y a seulement une année, le 16 septembre 2015, des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) prenaient le pouvoir des mains du gouvernement de transition au Burkina Faso.

Je me souviens le 16 septembre 2015. La journée avait pourtant bien commencé. Le matin, je suis allé à une rencontre où on a parlé de liberté de la presse. On a chanté les louanges des médias et du peuple burkinabè suite à l’insurrection qui a obligé le président Blaise Compaoré à quitter le pays. Les délégations étrangères ont magnifié le courage et l’abnégation du peuple burkinabè ; sa tolérance, son sens élevé du vivre ensemble, qui ont permis d’aplanir les divergences et d’éviter une guerre civile.  Les organisateurs et les représentants de la transition étaient aux anges ! Mais c’était sans compter sur les plans du RSP.

« Je te conseille de te mettre en sécurité »

Quelques heures plus tard, des rumeurs circulaient déjà sur un mouvement d’humeur des éléments du RSP. C’était un mercredi, jour de conseil des ministres. Petit à petit, l’affaire se précise. On parle de l’arrestation du président de la transition, Michel Kafando, de son premier ministre Yacouba Isaac Zida et deux autres ministres. C’était aux environs de 14h 30. J’étais à la rédaction. Je tente de joindre une source. Après plusieurs tentatives, je finis par l’avoir au téléphone. Il n’y avait pas encore le phénomène des écoutes téléphoniques, mais il fallait être prudent. Je lui demande tout simplement : « est-ce que ce que j’entends est vrai ? ». « Il y a quelque chose. Je te conseille de te mettre en sécurité ou de rentrer carrément chez toi », m’a-t-on répondu à l’autre bout du fil.

Après le coup d'Etat le général et ses soldats n'ont pas épargné les médias
Après le coup d’Etat le général et ses soldats n’ont se sont pris aux médias

En « bon journaliste », je tente de glaner des informations quand même avant de rentrer. Mais la circulation est loin d’être fluide. Je vois des militaires pressés de rejoindre leur camp. Je peux aisément reconnaître certains éléments du RSP à cause de leur tenue. Comme beaucoup de Burkinabè, je suis dans la confusion. Dans la rue, la résistance s’organise dans différents quartiers de la capitale. Des manifestants essaient d’aller à la présidence pour libérer les « otages » mais sans succès. Ils sont stoppés sur plusieurs axes de la capitale. La répression des éléments du RSP s’abat sur les médias le même soir. Je comprends que mon interlocuteur avait raison.

Mais je ne peux éviter de me demander : pourquoi un coup d’Etat à un mois des élections ? Je ressasse les derniers évènements qui justifieraient une telle mise en péril du pays.

 « S’il n’y a pas d’inclusion, il n’y a pas d’élections»

Il est vrai que, depuis plusieurs mois, le torchon brûle entre le premier ministre et de ses frères d’armes du RSP. Il est aussi vrai que l’ex-parti au pouvoir avait menacé la tenue des élections présidentielles sans leurs candidats :

« S’il n’y a pas d’inclusion, il n’y a pas d’élections. Ceux qui dans leurs rêves ont vu des élections dans l’exclusion, nous leur dirons le contraire ». « Qui va me refuser d’être candidat ? Qui ? », a demandé le président du CDP, Eddie Komboigo.

Je suis à la maison maintenant. J’essaie de trouver des informations sur les ondes des radios privées. Mais elles se ferment les unes après les autres sous la menace des putschistes. On se rabat alors sur les réseaux. C’est l’un des rares canaux qui étaient encore en service. C’est là qu’on informe et s’informe sur la situation. Ce n’est que le lendemain que le putsch sera confirmé. Le général Diendiéré prend la responsabilité d’un putsch jugé « le plus bête du monde », avec son Conseil national de la démocratie. Commence alors une lutte sans répit du peuple burkinabè et son armée contre les putschistes. Les jours qui suivent seront plus chauds dans tous sens du terme.


Exportation de peaux d’ânes : les Chinois menacent l’espèce asine au Burkina

L’affaire de l’abattage clandestin des ânes refait surface cette semaine au Burkina Faso. Pourtant depuis plusieurs mois déjà les populations observent avec étonnement ce trafic.

L’âne figurait parmi les espèces animales les moins menacées au Burkina Faso. C’était sans compter sur les Chinois. Il est vrai que sa viande est consommée. Mais cela ne constituait pas une menace pour cet animal au Burkina Faso. Aujourd’hui, l’âne est menacé d’extinction à cause de sa peau prisée par des Chinois.

Depuis plusieurs mois, la presse nationale fait écho de vols et d’abattages clandestins d’ânes. Une tendance implicitement confirmée par les chiffres du ministère des Ressources animales, selon lesquels quelques milliers de bourricots auraient été légalement tués au Burkina Faso en 2015, contre près de 33 000 peaux exportées. (allafric.com)

Au poste des douanes aussi, on s’est inquiété de cette exportation de peaux d’âne vers la Chine. Selon un responsable de la douane : « Entre octobre 2015 et janvier 2016, environ 19 tonnes de peaux d’ânes ont été exportées du Burkina Faso, seulement par voie aérienne. Et vers une même destination : Hong-Kong, en Chine.  Je ne sais pas exactement quand est-ce que ce commerce a débuté, mais cette quantité est certainement loin d’être le point de la situation de ce qui est sorti du pays ces derniers temps« , s’inquiète Evariste Somda.

Photo/lefaso.net Des ânes en décomposition rendent l'atmosphère irrespirable dans le quartier qui abrite l'usine d'abattage d'âne
Photo/lefaso.net
Des ânes en décomposition rendent l’atmosphère irrespirable dans le quartier qui abrite l’usine d’abattage d’âne

L’ « usine de dépeçage d’ânes » saccagée

Balollé est une localité située à une vingtaine de km de la capitale, Ouagadougou. C’est l’un des sites d’abattage d’ânes. Un témoignage confie à l’Observateur Paalga :

« Un investisseur chinois arrive à chaque fois avec une remorque pleine de baudets, demande d’enlever les peaux, puis repart en laissant les restes des animaux sur place. A un moment donné, il en amenait tellement qu’on n’arrivait plus à écouler la viande, et qu’on était obligés de la brûler ». (L’Observateur paalga)

Les habitants de ce village ont fini par manifester leur ras-le-bol à cause des odeurs des carcasses d’ânes. Les animaux en décomposition, des ossements d’ânes calcinés, les odeurs puantes ont rendu l’atmosphère irrespirable. Lasses de ces odeurs, les populations ont fait une descente et saccagé l’usine.

Une peau d’âne à prix d’or

La ruée chinoise pour la peau d’âne a fait grimper les prix. Alors que l’année dernière, la peau d’âne se monnayait à 3 000 F CFA, aujourd’hui, avec la ruée chinoise, elle atteint 40.000 F CFA. L’âne lui-même ne s’achetait pas à ce prix-là avant l’arrivée des Chinois. Si cette situation persiste, elle peut engendrer deux conséquences : la disparition de l’espèce asine ou son inaccessibilité pour les petits paysans.

« Si ça continue, un petit paysan qui n’avait déjà pas les moyens d’acheter un bovin, ne pourra bientôt plus se payer un âne pour labourer son champ. Et si l’on n’abat plus seulement occasionnellement pour la viande, c’est finalement tout le cheptel qui est en danger, puisqu’il n’existe pas particulièrement d’élevage de ce ruminant. Si on n’y prend pas garde, les ânes risquent de disparaître rapidement du Burkina », s’alarme le Dr Maïga, directeur de la santé publique vétérinaire et de la législation.

« Les promoteurs ne sont pas de Taïwan ».

Face à cette situation, l’ambassade de Taïwan au Burkina Faso a mis les choses au clair. Dans un communiqué, l’ambassadeur taïwanais a précisé que les promoteurs de ce commerce peu commun ne viennent pas de Taïwan.

L’Ambassade de la République de Chine (Taïwan) voudrait informer l’opinion publique qu’il ne s’agit en aucun cas d’opérateurs économiques ressortissants de la République de Chine (Taïwan).

D’autres pays de l’Afrique de l’Ouest connaissent ce regain d’intérêt des Chinois pour la peau de l’âne africain. Dans le village de Sanankoroba, au Mali, une entreprise chinoise a créé un abattoir spécialisé dans l’abattage des ânes.

Selon des sources, près de 300 ânes sont abattus chaque jour dans cette unité chinoise et le produit est exporté directement en Chine.

La chasse à la peau d’âne par les Chinois n’est pas fortuite. La peau d’âne aurait une certaine importance dans la fabrication de médicaments à l’usage des femmes. La population asine étant en baisse sur le sol chinois, ils se sont tournés vers le continent africain, et plus précisément en Afrique de l’Ouest. C’est l’explication fournie par un Chinois installé au Burkina. Il aurait aidé à exporter les peaux de 4 000 ânes l’année dernière.

Il est temps que les pays africains arrêtent de donner des autorisations d’exportation sans connaitre les contours des projets. A long terme, cette exportation va certainement causer de sérieux problèmes dans toute l’Afrique de l’Ouest. Une partie du continent où l’âne est utilisé pour plusieurs travaux domestiques ou champêtres.