Norbert Zongo : figure de la liberté de la presse au Burkina-Faso !

Article : Norbert Zongo : figure de la liberté de la presse au Burkina-Faso !
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3 mai 2017

Norbert Zongo : figure de la liberté de la presse au Burkina-Faso !

On ne peut parler de liberté de la presse, au Burkina Faso, sans prononcer le nom de Norbert Zongo. Journaliste d’investigation, il a payé de sa vie pour que le droit d’informer soit une réalité au Burkina Faso.

Alors que le monde entier commémore ce 03 mai journée de la liberté de la presse, j’ai une pensée pour Norbert Zongo et ses trois compagnons. Journaliste d’investigation, ceux que sa plume empêchait de dormir ont tout fait pour le réduire au silence. Jusqu’à son assassinat pur et simple sur la route de Sapouy. De ce lieu, aujourd’hui, il n’y a qu’une plaque. Seul indice de l’acte crapuleux commis sur ce site. Norbert Zongo est l’un des précurseurs du journalisme d’investigation au Burkina Faso. Il a été assassiné le 13 décembre1998 alors qu’il enquêtait sur plusieurs dossiers notamment sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré. Ce dernier est le petit frère du président de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré.

Des années de lutte, une justice toujours attendue

J’étais encore au collège. Nous autres, l’avons connu avec le soulèvement populaire qu’a causé son assassinat. Mais dès le lendemain de son assassinat, nous marchions pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Cela fait maintenant 19 ans. Je revois le film de ces multiples grèves et marches,  mais aussi la fumée des gaz lacrymogènes qui inondaient les quartiers. Et des échauffourées avec des policiers souvent trop zélés.

19 ans après, les commanditaires de cet assassinat courent encore. Le peuple attend toujours que justice leur soit rendue, lui et ses trois compagnons. Ses bourreaux, en s’en prenant à lui, n’ont pas pu mettre fin au métier de journalisme d’investigation. Ils n’ont pas non plus connu la tranquillité qu’ils espéraient jouir après avoir éliminé celui qui osait leur dire NON. Au contraire, la mort de Norbert Zongo a donné plus de liberté à la presse burkinabè. Le soulèvement populaire provoqué par cet acte crapuleux a été une mise en garde pour les autorités d’antan. Désormais, le pouvoir savait qu’il ne pouvait plus assassiner sans être inquiété.

Les Burkinabè attendent toujours que la lumière soit faite sur la mort de Norbert Zongo et des ses trois compagnons

Un héritage non négligeable

Du même coup, cela a offert plus de liberté aux  journalistes burkinabè.Même à ceux des médias d’Etat. Mieux, d’autres titres sont apparus après l’assassinat de Norbert Zongo. L’évènement est l’un d’eux. L’un des fondateurs de journal est Newton Hamed Barry. A l’assassinat de Norbert Zongo, il travaillait à la télévision d’Etat comme journaliste présentateur. Suite, à ce crime, il a préféré rendre le tablier et rejoindre le journal de Norbert Zongo, L’indépendant. Il a créé par la suite, L’évènement avec un autre journaliste Germain Nama. Ce journal fait également de l’investigation.

A côté de ce journal, il y a en bien d’autres plus récents. Le reporter, Mutations, Courrier confidentiel, etc. Tous ces titres se réclament du journalisme d’investigation.  Aujourd’hui des investigations journalistiques amène la justice à interpeller des présumés fauteurs.  Beaucoup de ces journaux tentent de s’inscrire dans le sillage de liberté que Norbert Zongo a tracé par son sang.

On peut donc affirmer sans risque de se tromper que ceux qui ont assassinat Norbert Zongo n’ont pas atteint leur objectif. Plusieurs « Norbert Zongo » sont nés après le 13 décembre 1998. Et ceux-ci étaient sans doute dans l’insurrection qui a vu la chute du président Blaise Compaoré.

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