Le président maintient Zida au poste de premier ministre

Article : Le président maintient Zida au poste de premier ministre
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17 juillet 2015

Le président maintient Zida au poste de premier ministre

Son message était attendu des Burkinabè. Le suspense n’a pas trop duré, il a pris fin le 16 juillet. Le président Michel Kafando a tranché en faveur du premier ministre Isaac Zida dans la crise qui opposait ce dernier au Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le premier ministre Yacouba Isaac Zida va rester à son poste jusqu’à la fin de la transition. C’est du moins, la décision que le président, Michel Kafando, a prise après les travaux du cadre de concertation des sages.
Le président du Faso a, ainsi, maintenu Zida en dépit de la pression de ses frères d’armes qui exigeaient le retrait de tous les militaires du gouvernement de transition. Il a estimé que le retrait des militaires du gouvernement mettrait à mal la transition. Et saperait le processus de transition à trois mois des échéances électorales.
Il a par ailleurs opéré quelques remaniements au sein du gouvernement. Le ministère de la Défense qui était jusque-là détenu par le premier ministre reviendra au président du Faso lui-même. Le ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, détenu par Auguste Barry, un autre militaire proche de Zida sera divisé en deux : un ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, et un ministère de la Sécurité. Ces remaniements éviteraient, les militaires frondeurs à avoir à exécuter les ordres de ceux qu’ils contestent.
Et le président d’appeler les militaires à plus de responsabilité. Il a déclaré : « Je le dis tout net, il n’est pas juste que pour des intérêts divergents, notre armée nationale dont c’est la mission de protéger la paix au Burkina Faso, en vienne à être le perturbateur de la paix au Burkina Faso. Où est donc cette armée nationale, cette armée modèle à laquelle on se réfère tant dans les missions de maintien de la paix à l’extérieur ? ».
Cela va-t-il calmer les militaires ?
Rien n’est moins sûr. Jusque-là, aucune raison objective des exigences de RSP n’a été communiquée. Donc difficile de savoir si cette décision du président Michel Kafando va leur plaire ou pas. Ce qui est sûr, l’armée était partie prenante du processus de transition tripartite. A savoir les partis politiques, la société civile et l’armée. Ce sont ces trois entités qui forment le gouvernement de transition et le Conseil national de la transition qui fait office d’Assemblée nationale. Le retrait d’une entité de ce processus ne ferait retarder les élections prévues le 11 octobre 2015 et miner la transition.
Le parti de Blaise Compaoré s’était aligné immédiatement derrière le RSP amenant certains à conclure qu’ils agissent ainsi pour le report des élections. Ce qui permettra à l’ancienne majorité de mieux se préparer pour les élections. Si cela est avéré, c’est que dans quelques jours nous aurons encore d’autres revendications. Le président dans son discours a précisé que, les militaires par leurs agissements, ont mis la transition en péril trois fois en huit mois. Ce qui va croire à certains que les bidasses du RSP agissent sous l’ordre des gens qui n’ont pas intérêt à ce que la transition achève sa mission.

Photo_afriquenewsinfos Le président Michel Kafando va jouer encore le médiateur dans cette crise.
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Le président Michel Kafando maintient Zida à son poste de premier ministre pour sauver la transition.

 Un contexte tumultueux
Cette décision intervient dans un contexte où la Cédéo demande à l’Etat du Burkina Faso de recadrer l’article 135 du code électoral qui « exclurait » beaucoup de personnes. Le président a assuré que le Burkina sera respectueux de ses engagements internationaux. Mais les proches du président déchu ne réjouissent pas pour autant. Les dignitaires de l’ancien régime : Blaise Compaoré et une douzaine de ses ministres sont mis en accusation. Le Conseil national de la transition a adopté une résolution portant accusation de détournements de deniers publics, enrichissements illicites, et même assassinats et complicité d’assassinats.

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