Politique : Il faut penser aux jeunes au-delà des élections

Article : Politique : Il faut penser aux jeunes au-delà des élections
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4 mars 2015

Politique : Il faut penser aux jeunes au-delà des élections

Les partis politiques ont pris d’assaut les différentes localités du pays depuis l’annonce des élections couplées législatives et présidentielle du 11 octobre 2015. Les jeunes constituent leur cible principale dans la quête de l’électorat burkinabè. Chaque parti dit mettre la jeunesse au centre de ses préoccupations.

Au Burkina Faso nous sommes dans une période où les jeunes sont adulés de toutes parts. Après les 30 et 31 octobre 2014, les jeunes burkinabè ont fini de démontrer leur capacité à changer le tournant de la vie politique du pays. Une démonstration qui a convaincu les politiciens que pour la conquête du pouvoir, il vaut mieux avoir la sympathie des jeunes. La fin de l’ère Compaoré s’ouvre sur une nouvelle qui verra des élections « plus ouvertes », où le gagnant n’est pas connu d’avance. Alors pour y parvenir, les états-majors des partis politiques vont de localité en localité à la recherche de partisans, de voix en vue de la présidentielle de 11 octobre prochain. C’est dans ce contexte que tous les regards ne tournent encore vers la tranche jeune de la population burkinabè. Chaque parti politique se fait l’avocat de la jeunesse. Même ceux qui ont bâillonné hier la jeunesse se présentent comme des « messi » pour sauver leur ancienne « proie ». Ceux qui ont contribué à réprimer durement les différentes manifestations des élèves et des étudiants se sont transformés en fervents défenseurs des jeunes. C’est dans cette période qu’on entend toutes sortes de plans, de politiques, de stratégies pouvant sortir la jeunesse de l’impasse dans laquelle elle se trouve : le manque d’emplois, la formation professionnelle, l’éducation. Certains diront même ils sont le parti des jeunes.

Les jeunes multiplient les marches après les elections pour la prise en compte de leurs préoccupations
Les jeunes multiplient les marches après les elections pour la prise en compte de leurs préoccupations

Il est normal et bien-pensant de placer la jeunesse au centre de sa stratégie de campagne étant donné que les jeunes constituent plus de moitié de la population. Mais il est encore mieux de penser à ces jeunes au-delà des élections. Une chose est d’être élu mais une autre est de travailler à l’épanouissement de toute la population burkinabè et des jeunes en particulier. Très souvent nos politiciens ne se souviennent de leurs promesses qu’à l’approche des prochaines élections. C’est là le malheur de la jeunesse burkinabè et même africaine. Elle ne sert aux dirigeants que pour les échéances électorales. La jeunesse pour eux, c’est juste un « bétail électoral». C’est avec respect et considération que ces politiciens vont vers les jeunes pendant les campagnes électorales, mais c’est par des gaz et des coups de matraques et même des réformes inappropriées qu’on les remercie. Les jeunes aujourd’hui attendent plus que de simples déclarations ou de plans. Il faut des actes plus concrets.

Il est donc temps que les dirigeants s’occupent de cette jeunesse qui, comme on le dit, est l’avenir de chaque pays. Une jeunesse mal formée, malade, et sans emploi ne peut contribuer au développement de son pays. Et la Camerounaise Marie Tamoifo Nkom l’avait déjà dit lors du 23e sommet Afrique- France : « Nous sommes dans l’urgence, dans l’obligation d’avancer. Si les politiques ne s’occupent pas de la jeunesse, le vent du changement, en contexte démocratique, conduira la jeunesse à s’occuper des politiques afin que les engagements aient un sens », avait-elle martelé à la tribune du sommet. Aujourd’hui encore beaucoup de pays africains sont toujours dans cette situations.

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