22e sommet de l’UA : Blaise Compaoré n’y sera pas

Article : 22e sommet de l’UA : Blaise Compaoré n’y sera pas
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30 janvier 2014

22e sommet de l’UA : Blaise Compaoré n’y sera pas

Alors que le sommet de l’Union africaine ouvre ses portes à Addis-Abeba, Blaise Compaoré reçoit en audience la représentante spéciale du secrétaire des Nations unies pour la réduction des catastrophes Margareta Wahlström dans son palais de Kossyam. Certainement pas parce qu’il accorde plus d’importance à la réduction des risques de catastrophes, mais peut-être pour ne pas prendre de risques dans l’état actuel.

 

Blaise Compaoré fait-il preuve d’un soudain regain d’intérêt pour son pays ou pour son maintien au pouvoir ? Habitué des grands sommets africains et médiateur dans plusieurs crises africaines, Blaise Compaoré n’ira pas cette fois-ci à Addis-Abeba à l’occasion du 22e sommet de l’Union africaine. A la radio-télévision publique du Burkina,  aucun communiqué sur le voyage présidentiel.

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photo autre presse.
Blaise est resté au palais Kossyam

Depuis plusieurs années les Burkinabè avaient l’impression que le président du Faso (PF) s’éloignait de plus en plus des réalités du pays. « Blaise Compaoré a-t-il oublié le pays ? », s’interrogeait un des mes confrères. En dépit de toutes les marches contre la vie chère et toutes les autres préoccupations des citoyens burkinabè, le « Blaiso » ne parlait jamais. Il préférait poursuivre ses médiations en Côte d’Ivoire, au Mali ou faire libérer des otages. Ce sont des actions louables, mais il ne fallait pas donner l’impression que l’international prime sur le national.

Si donc, pour l’une des rares fois, Blaise Compaoré ne se rend pas à Addis-Abeba, c’est qu’il a ses raisons. Des raisons sans doute liées à sa volonté de ne pas mettre en péril son fauteuil, mais aussi  de freiner les velléités de dissidence au sein de son parti. Un certain nombre de présidents africains ont été évincés du pouvoir, interdits d’atterrissage, au retour de sommets surtout africains. Et « Le Blaiso » le sait, surtout que lors de beaucoup d’ évènements malheureux qu’a connus le Burkina : assassinat de Norbert Zongo, inondations du 1er septembre 2009, etc. il se trouvait hors du pays.

Cette fois, l’enfant terrible de Ziniaré va rester dans son palais et essayer de colmater les brèches laissées par les démissionnaires, ses anciens proches collaborateurs : Salif Diallo, Simon Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré. Ces derniers ont déjà leur parti : le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Donc le Blaiso va contre-attaquer et essayer d’arrêter l’hémorragie qui, selon certaines indiscrétions, sévirait même au sein de son gouvernement. Il semble que la classe politique, sauf les opposants moutons, sont contre la modification de l’article 37 de la Constitution même si certains ne le disent pas haut pour le moment. A l’Assemblée nationale aussi, ils seraient une trentaine de députés partisans des démissionnaires. Dans la situation actuelle, « on ne sait pas qui est qui » ni qui est avec qui. C’est une confusion totale qui règne au sein du parti de la majorité. Alors « le Blaiso » prend ses précautions, comme à son habitude.

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Commentaires

Boukari Ouédraogo
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Cette fois ci, l'affaire semble compliqué. Je sais qu'il a l'habitude de sortir des difficultés par des tours de passes passes mais cette fois, je me demande comment il fera.